mardi 19 novembre 2013

Le quatrième mur, Sorj CHALANDON, Grasset, 2013, 327 p.



                   
Paris 1973, militantisme de gauche. Beyrouth, 1982, en plein conflit libanais. «À l’absurdité de la guerre, nous allions jouer Antigone d’Anouilh écrasés par les ruines, avec une ouvreuse qui prendrait soin de nous, qui accueillerait les spectateurs à la porte, les conduirait à leur place entre les pierres meurtries, les douilles et le verre brisé. » (p. 183). C’était le vœu le plus cher du metteur en scène Samuel Akounis, grec et juif, ancien opposant au régime des colonels. Le casting était terminé : les acteurs seront Druze, Sunnite, Chiite, Chaldéen, catholique arménien, Maronite, phalangiste… toutes les factions opposées jouant ensemble la tragédie. Un rêve fou que Samuel, hospitalisé, n’allait pas pouvoir réaliser et ce sera alors à Georges, l’ami metteur en scène, militant gauchiste, qui lui promet de monter la pièce. C’est un récit fort, émouvant, violent, rythmé, d’une écriture fluide en « je », aux personnages entiers dans lequel l’auteur vous crache au visage toutes les atrocités et les horreurs de la guerre mais la guerre n’est pas une scène de théâtre. Rappelez-vous en 1983 le massacre de Sabra et Chatila. Extrêmement prenant et impossible à lâcher : Chalandon mérite vraiment son prix Goncourt des Lycéens.

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