Paris
1973, militantisme de gauche. Beyrouth, 1982, en plein conflit libanais. «À l’absurdité de la guerre, nous allions jouer
Antigone d’Anouilh écrasés par les ruines, avec une ouvreuse qui prendrait soin
de nous, qui accueillerait les spectateurs à la porte, les conduirait à leur
place entre les pierres meurtries, les douilles et le verre brisé. »
(p. 183). C’était le vœu le plus cher du metteur en scène Samuel Akounis, grec
et juif, ancien opposant au régime des colonels. Le casting était
terminé : les acteurs seront Druze, Sunnite, Chiite, Chaldéen, catholique
arménien, Maronite, phalangiste… toutes les factions opposées jouant ensemble
la tragédie. Un rêve fou que Samuel, hospitalisé, n’allait pas pouvoir réaliser
et ce sera alors à Georges, l’ami metteur en scène, militant gauchiste, qui lui
promet de monter la pièce. C’est un récit fort, émouvant, violent, rythmé, d’une
écriture fluide en « je », aux personnages entiers dans lequel
l’auteur vous crache au visage toutes les atrocités et les horreurs de la
guerre mais la guerre n’est pas une scène de théâtre. Rappelez-vous en 1983 le
massacre de Sabra et Chatila. Extrêmement prenant et impossible à lâcher :
Chalandon mérite vraiment son prix Goncourt des Lycéens.
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