mercredi 27 juin 2018

L’archipel du chien, Philippe CLAUDEL, Stock Noir, 2018, 280 p.

Le narrateur n’est que la voix de ce qui se passe, ce n’est pas son affaire, il raconte seulement, tel un spectateur ! Dans cet archipel imaginaire, une petite île de pêcheurs-pécheurs, la seule habitée, située sur les versants du volcan « Le Brau » qui gronde de temps en temps, certains vont vivre des moments difficiles. Un jour, on découvre au hasard d’une promenade les cadavres de 3 jeunes noirs échoués sur la plage. Six personnes sont au courant : la Vieille (l’ex instit) ; le nouvel instit ; le maire et le docteur appelés sur place ; le Spadon, homme à tout faire ; l’Amérique, viticulteur et par après le curé et ses abeilles. Sept personnes qui jurent d’être solidaires et de ne rien dire, sept qui participeront à la disparition des corps de ces migrants indésirables ! Une odeur fétide se répandra tout à coup sur l’île, celle de la honte ou des remords ? Le récit est écrit dans une écriture et un style parfaits, agréable, sans préciosité, avec comparaisons et métaphores pour une intrigue qui aborde des thèmes interpellants. Coup de cœur même si le récit est noir !

Je te protégerai, Peter MAY, Le Rouergue Noir, 2018, 406 p.

Ruairidh et Niamh Macfarlane sont mariés depuis 10 ans et dirigent une entreprise de textile renommée, la « Ranish Tweed », dans les Hébrides d’Ecosse. Leur production plaît aux couturiers et stylistes. Ils sont à Paris pour le travail et Niamh reçoit un message anonyme sur son smartphone qui la prévient que son mari la trompe avec la belle styliste Irina. Niamh suit son mari et presque sous ses yeux la voiture d’Irina explose avec son mari à l’intérieur. Pourquoi ? L’inspecteur Sylvie Braque, arrivée la première sur les lieux va mener l’enquête tandis que Niamh rentre dans son île pour enterrer son mari. Si l’intrigue est assez mince, la vie difficile sur l’île fouettée par les vents et la pluie est largement décrite, ainsi que les relations familiales, celles avec les habitants et le passé du couple. Encore une fois, l’excellent conteur qu’est Peter May, ravit son lecteur. En tout cas, j’ai encore une fois été séduit et passé un bon moment de lecture.

mercredi 20 juin 2018

Je t’aime, Barbara ABEL, Belfond, 2018, 459 p.


Dans la famille recomposée de Maud, tout se passe bien ! Il y a Simon, son compagnon, veuf et chirurgien et sa fille Alice à l’aube de ses 18 ans ; et puis les propres enfants de Maud, Arthur, 15 ans et Suzie la cadette. Mais Maud surprend sa belle-fille Alice en train de fumer en cachette du cannabis dans sa chambre. Maud lui promet de ne rien dire à son père à condition qu’elle arrête : une forme de chantage, une façon pour Maud de se faire adopter par Alice. Six mois plus tard, il va y avoir une catastrophe qui met en partie Alice en cause. Une histoire en triangle entre les familles touchées et où chacun se culpabilise et culpabilise l’autre : avec Barbara Abel, l’amour n’est jamais loin de la haine. Non pas une, mais trois tragédies familiales qui mettent mal à l’aise et où chacun n’est pas celui qu’on croit. Dubitatif quant à la vraisemblance !