lundi 26 novembre 2018

Salina, les trois exils, Laurent GAUDÉ, Actes Sud, 2018, 149 p.


« Salina », c’est la vie et le destin d’une femme arrivée bébé abandonné aux « larmes du sel » et recueilli par Mamanbala du clan Djimba. Au soir de sa vie, au moment de lui trouver une sépulture digne, c’est son troisième fils qui va raconter la vie de cette femme exemplaire qui deviendra une espèce de légende : amour et vengeance d’une héroïne. J’ai lu ce récit comme un « conte africain » dans un paysage désertique. L’écriture et le style soignés de Gaudé m’a porté tout au long de cette très belle histoire. Coup de cœur !

La fille oubliée, David BELL, Actes Sud/Noir, 2018, 347 p.


A Ednaville (USA), Jason Danvers travaille dans le marketing et Nora son épouse est bibliothécaire. Ils essaient tous les deux de reconstruire leur couple quand surgit Hayden, la sœur cadette de Jason, qu’il n’a plus vue depuis des années, avec Sierra, sa nièce ado de 17ans. Hayden, au lourd passé, demande à son frère de veiller sur Sierra pendant 48 heures, histoire de régler certaines affaires personnelles. Mais Hayden ne revient pas et le passé resurgit ! Bell tient aux thèmes de la disparition et des liens familiaux. Une écriture claire, un style prenant, des rétrospections et un très bon rythme. Plaisir de lire.

1144 livres, Jean BERTHIER, Robert Laffont, 2018, 167 p.


Le narrateur, né sous X, et fils adoptif d’Henri et Mariette, est à présent marié et père et n’a jamais voulu ni cherché à connaître ses origines. Il est bibliothécaire, ni bibliophile, ni bibliomane mais il se dit un « homme-livre ». Un jour, il reçoit la correspondance d’un notaire qui lui signifie qu’il est l’héritier de 1144 livres, rangés dans 38 cartons, de la part de sa mère biologique qui veut rester inconnue. Que doit-il faire ? Accepter ce legs ou le refuser puisqu’il vient d’une femme qui l’a abandonné à la naissance ? Roman court, très littéraire et par son sujet et par son écriture puriste. Comme le narrateur, je me sens un « homme-livre » et j’ai lu avec beaucoup de plaisir ce petit éloge de la lecture. 


« [Mais,] lire est sans partage, lire est exclusif ; l’esprit est occupé, les mains sont occupées ; aucune parcelle de notre être ne peut s’évader pour porter attention ailleurs. Il n’y a pas plus contraignant que cette activité à laquelle rien n’oblige. » (p.44) Sauf le plaisir !