« La mort n’est
rien pour nous. C’est folie de passer son existence dans les affres de l’angoisse
de la mort. C’est le meilleur moyen de voir la vie nous échapper, sans en avoir
profité ni l’avoir consommée. » (Lucrèce)
« Toutes
les religions organisées sont des illusions plus ou moins superstitieuses. Ces
illusions viennent des désirs, des peurs et d’une ignorance profondément enracinés.
Les hommes projettent des images de la puissance, de la beauté et de la
sécurité parfaites auxquelles ils aspirent. Façonnant ainsi leurs dieux, ils
deviennent esclaves de leurs propres rêves.
« Une fois
libéré des superstitions, l’homme était libre de poursuivre son plaisir… (de vivre) ».
« L’or, l’argent,
les pierres précieuses, les vêtements de pourpre, les maisons de marbre, les
champs bien cultivés, les tableaux, les coursiers richement harnachés et les
autres biens de la sorte apportent un plaisir muet et superficiel ; les
livres procurent un plaisir profond. » (Pétrarque)
Qui peut encore
se vanter d’avoir lu des “passages” du “De rerum natura » ! Ce fut
pour moi le pire supplice de mes humanités greco-latines. Exercice de
traduction, d’explications et de commentaires imposé par mon jeune et déjà érudit
professeur de latin et de grec, Richard Bodéüs qui a par la suite obtenu une chaire
de philosophie à l’Université de Montréal, considéré comme le plus éminent spécialiste
d’Aristote. En 1971, ce maître surdoué était en plus frondeur : cheveux
longs, barbe sauvage et lunettes hexagonales dorées. Grâce à lui, on a pu prendre
plaisir à lire, à traduire et à commenter des « Odes » d’Horace
expurgées des manuels scolaires par les jésuites : « Ode à la dive bouteille » et
« Ode au dieu Priape »,
notamment, et nous ouvrir ainsi à l’épicurisme. Quel souvenir inoubliable !
Merci Maître Bodéüs.
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