samedi 29 septembre 2012

Petite table, sois mise, Anne SERRE, Verdier, 2012, 59 p.



(Plus que coquin et léger... ! bien que !)                   
Sous une couverture (de livre !) très pudique se cache un récit qui l’est d’autant moins, en tout cas dans la première partie de ce très court roman où la narratrice se sent délicieusement bercée par l’impudeur totale des mœurs et des fantasmes des membres de la maisonnée : une mère qui vit nue à longueur de journée, un père incestueux qui sort habillé en femme dès que l’occasion se présente, des relations très intimes sans aucun tabou dans un débordement de sexualité... Et puis l’adolescente de 15 ans qui part vivre sa vie parce qu’elle se sent prête et c’est alors son errance qu’elle nous relate. Il y aussi cette table au bois ciré qui reflète comme un miroir les amours interdits et qui nous revient de temps à autre comme un leitmotiv avec un clin d’œil à un conte de Grimm. Une écriture fine, féminine, très suggestive et sensuelle pour un public averti et non conformiste.
* Cela m'énerve quand on colle l'étiquette "érotique" à un récit dont le message ne l'est pas nécessairement. On dirait que les gens n'y voient que cela et moi j'y ai vu autre chose... aux lecteurs à voir, à lire, à abandonner ou à fustiger. L'errance de la seconde partie est plus profonde. C'est vrai qu'il peut être dérangeant concernant l'éthique familiale et la normalité de la sensualité mais... l'écriture délicate m'a séduit. En plus, A. Serre a fait très court et l'on n'a donc pas à approfondir... le sujet que l'on pourrait lire comme un conte.

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