samedi 30 novembre 2013

Persona, Les visages de Victoria Bergman 1, Erik AXL SUND, Actes Sud/noirs, 2013, 475 p.



              Polar psy suédois.
Sofia Zetterlund est psychothérapeute spécialisée dans les cas de patients atteints de personnalités multiples. Jeanette Kihlberb est l’inspecteur chargée des enquêtes concernant la découverte de corps d’ados mutilés, drogués, momifiés. « Persona », le premier tome de la trilogie « Les visages de Victoria Bergman », nous plonge dans les tréfonds du psychisme humain au moyen d’un chassé-croisé spatio-temporel où il est question de dédoublement de la personnalité, de pédopornographie, de trauma de l’enfance, d’enfants soldats victimes et bourreaux, de problèmes de couples… C’est un récit rageur, dur, violent parfois et haletant, au suspens progressif… qui rend le lecteur impatient de lire le deuxième tome (février 2014 ?) On l’attend !!! parce qu’on veut savoir !

samedi 23 novembre 2013

L’invention de nos vies, Karine TUIL, Grasset, 2013, 493 p.



              Roman psycho-sociologique.
« On peut mentir une fois à tout le monde, on peut mentir tout le temps à une personne, mais on ne peut pas mentir tout le temps à tout le monde. » (Lincoln). Samir Tahar, musulman, devenu avocat brillant, battant, homme du monde et qui se donne toutes les qualités pour réaliser ses ambitions n’hésite pas à renier ses origines et à s’inventer une vie de juif séfarade pour épouser la fille d’une des plus grosses fortunes juives américaines . Mais c’est sans compter sur Nina, un ancien amour de jeunesse qui a épousé Samuel, le vrai juif, espèce de loser écrivain et sur un demi-frère devenu terroriste. L’auteure signe ici un roman socio-psychologique dans un style sec, nerveux, rageur, abusant de slashs…Ce récit m’est apparu comme celui du « trop » : trop psychologique, trop sociologique, trop réaliste, trop vrai, trop dur, trop violent (« Sale pute » d’Orelsan), trop noir, trop obsessionnel avec trop de sujets de société abordés, bref, dérangeant et quelque part malsain qui décrit une vie que je connais pas ni ne veux connaître et donc lu en diagonale après 300 pages.

mardi 19 novembre 2013

Le quatrième mur, Sorj CHALANDON, Grasset, 2013, 327 p.



                   
Paris 1973, militantisme de gauche. Beyrouth, 1982, en plein conflit libanais. «À l’absurdité de la guerre, nous allions jouer Antigone d’Anouilh écrasés par les ruines, avec une ouvreuse qui prendrait soin de nous, qui accueillerait les spectateurs à la porte, les conduirait à leur place entre les pierres meurtries, les douilles et le verre brisé. » (p. 183). C’était le vœu le plus cher du metteur en scène Samuel Akounis, grec et juif, ancien opposant au régime des colonels. Le casting était terminé : les acteurs seront Druze, Sunnite, Chiite, Chaldéen, catholique arménien, Maronite, phalangiste… toutes les factions opposées jouant ensemble la tragédie. Un rêve fou que Samuel, hospitalisé, n’allait pas pouvoir réaliser et ce sera alors à Georges, l’ami metteur en scène, militant gauchiste, qui lui promet de monter la pièce. C’est un récit fort, émouvant, violent, rythmé, d’une écriture fluide en « je », aux personnages entiers dans lequel l’auteur vous crache au visage toutes les atrocités et les horreurs de la guerre mais la guerre n’est pas une scène de théâtre. Rappelez-vous en 1983 le massacre de Sabra et Chatila. Extrêmement prenant et impossible à lâcher : Chalandon mérite vraiment son prix Goncourt des Lycéens.

samedi 16 novembre 2013

L’extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA, Romain PUÉRTOLAS, Le Dikettante, 2013, 253 p.


   
Le Fakir Ajatashatru Lavash (prononcez : J’attache ta charrue, la vache, ou Achète un chat roux ou encore J’ai un tas de shorts à trous…) qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage de son village du Rajasthan à Paris pour acheter le dernier modèle de lit à 15000 clous (le moins cher pour des nuits piquantes) de chez Ikéa avec un faux billet de 100€ imprimé seulement d’un seul côté. Ni hilarant, ni désopilant mais un récit drolatique, amusant, original, rocambolesque, poétique et romantique qui vous fera sourire tout en vous interpellant sur des sujets plus profonds tels que les conditions des migrants clandestins africains. Une chose est sûre : vous ne parcourrez plus les magasins du roi du prêt à meubler sans rire en vous-mêmes en suivant les flèches jaunes du sol qui vous obligent à passer immanquablement par la cafétéria/restaurant avant de redescendre enfin à la section vente/libre-service. Alors, bonne lecture amusante et distrayante. (Actuellement, les ingénieurs d’Ikea planchent sur un nouveau modèle d’armoire avec wc et kit de survie !)

mercredi 13 novembre 2013

Le livre du roi, Arnaldur INDRIDASON, Métailié, 2013, 355 p.



                Intrigue islandaise

… ou la quête d’un professeur universitaire spécialiste des sagas et manuscrits islandais et d’un jeune étudiant. L’Edda  ou Le livre du roi fait partie du patrimoine culturel islandais et il devait y revenir. Indridason lui fait vivre une aventure tumultueuse. N’en déplaise aux fidèles lecteurs d’Indridason dont je fais partie, qui n’ont pas retrouvé les personnages d’Erlandur Sweinsson ou de Sigurdur Oli, je pense que l’auteur s’est fait plaisir en rédigeant ce récit d’une autre facture et d’un autre genre qui touche à sa culture islandaise et bien lui en a pris. Averti par la presse littéraire, je n’ai pas été surpris et j’ai beaucoup apprécié cette intrigue à rebondissements. Si « Betty » m’avait mystifié, « Le livre du roi » m’a envoûté.