Ceux
qui ont lu les précédents romans-thrillers de Carrisi (Le chuchoteur/ Le tribunal des âmes/ L’écorchée) vont être surpris
comme je l’ai été parce que ce récit n’est pas un thriller. C’est juste un
excellent roman très bien construit, plein de charme, d’émotions et de sentiments :
des histoires dans l’histoire, une histoire à tiroirs. Carrisi se révèle être
un excellent conteur et donc plaisir de le lire et, comme le dit Guzman, un des
personnages du roman, il faut partager ces histoires avec les autres, ceux qui
aiment lire et surtout écouter. Encore un coup de cœur !
EN ROUGE et NOIR ! "Il y a une foule de livres qu'il faut avoir lus, que je n'ai pas lus, estimant sans doute qu'ils avaient été assez lus sans qu'ils aient besoin que je les lise; pendant ce temps-là, je lisais d'autres livres." (François CARADEC) Et puis, il y a tous ceux que je voudrais lire... Léo http://leoalu. blogspot.com est toujours consultable.
vendredi 14 novembre 2014
jeudi 13 novembre 2014
Orphelins de Dieu, Marc BIANCARELLI, Actes Sud, 2014, 236 p.
Coup
de cœur pour ce « western » dans la Corse du XIX°. L’intrigue est
simple : Venerande, jeune paysanne, veut venger son frère défiguré et la
langue coupée par 4 crapules. Elle contacte l’Infernu, tueur à gages, truand et
prédateur notoire. La traque peut alors commencer ! La narration est
quelquefois tortueuse et c’est le personnage de l’Infernu et sa vie qui en
seront le centre. Au départ, l’Infernu et ses comparses sont des patriotes
rebelles et fanatiques corses qui combattent les soldats de l’Empire puis ceux
du Roy : « Ils ne promettaient pas la guerre, ils la faisaient, ils
la portaient, partout où se trouvaient leurs ennemis. » Ils deviennent
ensuite une horde sanguinaire d’êtres abominables et immoraux. Si le récit est
sauvage et cruel, tournant souvent au carnage et à la boucherie ; la
langue et le style sont particulièrement soignés et savoureux. Passionnant !
Ex. : "On ne voyait pas son visage dans l'obscurité de la pièce et les bûches à peine ravivées du foyer ne donnaient pas assez de flammes pour qu'on eût pu le voir, non qu'il désirât qu'on le vît."
lundi 10 novembre 2014
L’écrivain national, Serge JONCOUR, Flammarion, 2014, 390 p.
(Par
l’auteur de « L’amour sans le faire »)
Serge, écrivain, est invité dans une petite ville de 2000 habitants entre
Nièvre et Morvan pour être un « écrivain national » au service de la
communauté et pour la promouvoir. Dès son arrivée , il tombe sur un fait divers
dans la presse locale qui relate la disparition d’un riche maraîcher et l’arrestation
d’un couple de néoruraux (marginaux). La photo de la fille, Dora, l’interpelle
comme si « elle le convoquait » personnellement. Mais s’immiscer dans
l’intimité d’une bourgade où tout le monde se connaît n’est pas évident : « On ne débarque pas impunément dans la sphère
des autres. On ne joue jamais sur le terrain des autochtones sans en payer le
prix fort à un moment ou à un autre. »Très belle intrigue, originale,
bien construite. Une belle écriture qui nous plonge dans les problèmes ruraux
où écologie et économie se disputent, avec au centre une histoire sentimentale.
Bien vu l’artiste, en tous cas moi, j’ai été scotché dès le début ! Un
très bon moment de lecture !
mercredi 5 novembre 2014
Les réputations, Juan Gabriel VÁSQUEZ, Seuil, 2014, 185 p.
Le
colombien Javier Mallarino a 65 ans et on est à la veille de la cérémonie où la
réputation de ce célèbre caricaturiste politique va être immortalisée après 40
ans. « Ce qui dérangeait le plus les
victimes de ses caricatures, Mallarino l’avait constaté avec le temps, n’était
pas de voir leurs défauts étalés, mais que les autres les découvrent comme un
secret sorti au grand jour. » D’un côté, il y a ceux qui lui en
veulent d’avoir été égratignés et de l’autre, ceux qui lui en veulent de ne pas
l’avoir été. Le caricaturiste a ainsi le pouvoir de faire et défaire des réputations
par son dessin et la phrase assassine. Mais, « Les réputations »,
c’est aussi une réflexion sur la mémoire, l’oubli, la responsabilité de nos
actes et le sentiment de culpabilité. Deux leitmotivs dans ce roman :
« La caricature est un aiguillon enrobé
de miel » et « C’est une
pauvre mémoire que celle qui ne fonctionne qu’à reculons ». Roman bien
construit et qui porte à réfléchir sur le pouvoir des médias.
lundi 3 novembre 2014
Diables au paradis, Franco Di Mare, Liana Levi, 2014, 278 p.
« Certains tableaux ne se regardent que de
loin parce qu’on n’en apprécie la beauté qu’à une certaine distance. (…) Naples
était comme ça : merveilleuse vue de loin ; défaite, insaisissable et
indécente vue de près : le paradis gardé par des diables ! »
C’est un roman à la sauce napolitaine couleur sanguine avec corruptions,
extorsions, rétorsions, braquages, tueurs à gages, dealers, rackets, « cotisations »
forcées, camorristes et système mafieux… « Diables au paradis », c’est
tout ça truffé de citations, d’expressions, de recettes et de proverbes napolitains.
A travers les destins des uns et des autres, c’est une approche sociologique de
la ville de Naples. Passionnant !
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