mercredi 5 novembre 2014

Les réputations, Juan Gabriel VÁSQUEZ, Seuil, 2014, 185 p.



Le colombien Javier Mallarino a 65 ans et on est à la veille de la cérémonie où la réputation de ce célèbre caricaturiste politique va être immortalisée après 40 ans. « Ce qui dérangeait le plus les victimes de ses caricatures, Mallarino l’avait constaté avec le temps, n’était pas de voir leurs défauts étalés, mais que les autres les découvrent comme un secret sorti au grand jour. » D’un côté, il y a ceux qui lui en veulent d’avoir été égratignés et de l’autre, ceux qui lui en veulent de ne pas l’avoir été. Le caricaturiste a ainsi le pouvoir de faire et défaire des réputations par son dessin et la phrase assassine. Mais, « Les réputations », c’est aussi une réflexion sur la mémoire, l’oubli, la responsabilité de nos actes et le sentiment de culpabilité. Deux leitmotivs dans ce roman : « La caricature est un aiguillon enrobé de miel » et « C’est une pauvre mémoire que celle qui ne fonctionne qu’à reculons ». Roman bien construit et qui porte à réfléchir sur le pouvoir des médias.

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