dimanche 30 avril 2017

La nature exposée, Erri De Luca, Gallimard, 2017, 166 p.



Ouvrir un « De Luca », c’est déjà un plaisir assuré ! L’homme, le narrateur, est  sculpteur et passeur de clandestins, fin connaisseur des passes montagnardes. Les deux autres passeurs le forcent à l’exil et il s’installe en bord de mer. Là, il acceptera une commande bien curieuse : enlever le pagne d’un Christ crucifié sculpté dans un beau marbre et lui rendre sa « nature », son sexe d’origine ! Humilité et modestie, solidarité et sens de l’acte gratuit pour cet artisan/artiste confirmé. Quand je lis ce De Luca, j’entre en osmose avec le narrateur ; je participe muet à ses pensées, rencontres et conversations très riches. Je lis lentement, je reviens en arrière pour m’imprégner de ses enseignements : une cure épicurienne trop courte à mon/mes sens. Des histoires simples mais tellement prenantes, un style précis, net, direct ; une lecture saine et fascinante. Un moment fort, un grand coup de cœur.

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