jeudi 29 mai 2014

L’argent des autres, Justin CARTWRIGHT, Actes Sud, Jacqueline Chambon, 2014, 289 p.



Sir Harry Trevelyan-Tubal, diminué par un AVC, vit dans sa villa d’Antibes avec Estelle, sa fidèle secrétaire qui est la seule à comprendre ce qu’il dit. C’est son fils Julian qui tient à présent les rênes de la banque familiale plus que centenaire ; mais la banque est criblée de dettes à cause de placements à risque et de créances douteuses. Il tente de la renflouer avec l’argent du trust familial placé au Liechtenstein et devra la revendre à l’insu de la famille et du monde de la finance. Melissa Tregarthen, journaliste blogueuse d’un journal cornouaillais, a la puce à l’oreille après sa rencontre avec l’ex mari de l’épouse de Sir Harry, ne recevant plus les subventions de la banque. Intrigue financière qui a les mérites de ne pas assommer le lecteur de considérations concernant le monde des banques et qui relate plutôt les relations familiales des uns et des autres. Un style simple très agréable à lire.

vendredi 23 mai 2014

Tuez qui vous voulez, Olivier BARDE-CABUÇON, Actes Sud/Noirs, 2014, 380p.



3ème enquête du commissaire aux morts étranges, le chevalier de Volnay, aidé de Guillaume, son père, dit « Le moine ». Nous sommes en 1759 et Paris est troublé par trois assassinats étranges : les victimes ont été égorgées et la langue coupée ; par l’approche de la Fête des fous et par la secte des convulsionnistes. Apparaît alors le personnage du chevalier d’Eon, le chevalier en jupons, ambassadeur de France auprès de la reine Catherine de Russie. C’est encore une fois le plaisir de se plonger dans cette atmosphère du Paris du XVIIIème S. et d’apprécier tout l’art de l’intrigue de Barde-Cabuçon. On ne s’en lasse pas !
PS : Cela me rappelle la série « Fortune de France » de Robert Merle et notamment « Paris, ma bonne ville ».

samedi 17 mai 2014

Ici, Christine VAN ACKER, Le Dilettante, 2014, 157 p.



« Ici » n’est pas un roman : il n’y a pas d’intrigue ! C’est juste un herbier d’impressions d’une citadine qui a choisi de vivre à la campagne. « Ici », c’est presque chez moi, c’est la Lorraine belge, région géographique, et la Gaume, région culturelle ; autrement dit la jungle, le trou perdu du sud, la partie oubliée de la région wallonne. C’est le pays qui n’existe pas, loin du stress, de la vie trépidante et des bouchons de la capitale. Qu’on y est bien ! Et c’est là que l’auteure a décidé de s’installer après avoir quitté la ville. Mais non, Christine, on ne « s’emmerde » pas à la campagne et on n’écrit pas pour passer le temps ! Le temps, on le prend à vivre, à redécouvrir l’essentiel, le vrai visage de la ruralité tranquille bercée par le rythme des saisons. J’ai beaucoup apprécié les chapitres flashs de ce récit agreste, tellement vrais, lus sous la frondaison renaissante de mon noyer quarantenaire. Ici, on prend encore le temps de lire en écoutant l’herbe pousser !

vendredi 16 mai 2014

Trauma, Erik AXL SUND, Actes Sud/Noirs, 2014, 473 p.



Dans ce 2ème volet des « Visages de Victoria Bergman » et suite de « Persona », on retrouve évidemment Jeanette Kihlberg, commissaire, empêtrée dans son enquête sur des ados sans-papiers assassinés et dans la recherche de l’introuvable Victoria Bergman. Elle est de plus confrontée à un certain nombre d’assassinats en relation avec ces affaires. L’intrigue est toujours aussi complexe avec des chapitres courts, des allers-retours dans le passé des uns et des autres, une nuée de personnages, des rebondissements presque à chaque page, des pédophiles, des TDI (troubles dissociatifs de l’identité), un procureur véreux… Bref, je garde mes notes pour comprendre « Carharsis », le 3ème volet de la trilogie. Tout simplement haletant et impossible à lâcher !

jeudi 8 mai 2014

Le duel, Arnaldur INDRIDASON, Métailié, 2014, 309 p.



1972, l’Islande organise le championnat du monde des échecs à Reykjavik, en pleine guerre froide, où seront opposés Spassik, le russe et tenant du titre et Fischer, l’américain capricieux. Pendant ce temps, un jeune homme est assassiné de deux coups de couteau dans un cinéma, son magnétophone et ses cassettes volés. C’est le commissaire Marion Briem qui mène l’enquête avec Albert. « Le duel » , c’est un polar qui tourne au roman d’espionnage ! Outre l’enquête et le match du siècle, c’est toute l’atmosphère du début des années 70 avec de longs apartés très prenants sur les problèmes de la tuberculose bien des années avant. Encore un très bon Indridason même si le personnage fétiche d’Erlendur n’apparaît qu’à la dernière phrase.