jeudi 18 août 2011

DANTZIG, Charles, Dans un avion pour Caracas, Grasset, , 2011



Le narrateur est à bord d’un Boeing blanc tel Jonas dans sa baleine. Il vole vers le Venezuela, destination Caracas, pour retrouver son ami Xabi Puig (prononcez Chabi !) parti pour faire un reportage sur le dictateur Hugo Chavez. L’ami a disparu ! Le roman est construit de chapitres-flashs, bien écrits certes, mais dénués d’intérêt. Mais qu’est-ce qu’un roman ? On attendait, paraît-il enfin un « roman » de Dantzig mais comme dit le narrateur (l’auteur ?) : « Les formules [de romans] sont parfois destinées à enivrer l’auteur seul. » (p.60). Et je m’en suis rendu compte au point de me resservir un très bon Glen (Et là, c’était un « Balvenie » 12 ans d’âge !) La suite du vol s’est-elle bien déroulée ? pas de crash à l’arrivée ? A vous de lire parce que moi, l’ennui m’a fait l’abandonner avant la 100ème. J’ai eu beau caresser les pages, aucun génie n’en est sorti.

MARTIN-CHAUFFIER, Gilles, Paris en temps de paix, Grasset, , 2011

Sortie prévue le 1er septembre


Il y a ainsi des bouquins dans lesquels on entre et qu’on ne veut pas quitter. Nous sommes à Paris, 2010, dans le XVIIIème. D’un côté, les beaux quartiers ; de l’autre, les immeubles de l’Ensemble Artois-Picardie. Le commissaire Hervé Kergénéan, veuf et joli petit aristo quinqua se doit de régler les petits conflits ethniques : une jeune fille juive s’est fait agresser et porte plainte contre un jeune arabe, puis le frère de celle-ci se fait kidnapper contre rançon… Dans un style et une écriture impeccables adaptés aux différentes situations, Martin-Chauffier, rédacteur en chef à Paris-Match, nous dépeint l’actu, le vivant, le réel de ce coin de Paris qui pourrait être n’importe où : flics plus ou moins ripoux, politiciens hypocrites, l’extrémisme, les communautés arabe(s), juive, black, chinoise…, paranoïa des uns et des autres. C’est une véritable réflexion sur les réelles difficultés de l’intégration et du « multi cultu ». J’ai beaucoup aimé le sujet et apprécié particulièrement les comparaisons, les métaphores et les petites phrases assassines du genre : « Ce n’est pas avec une lampe de poche qu’on aveugle le soleil », « Arrêtez de bêler, ça n’a jamais chassé le loup », « En protégeant le loup, on condamne la brebis », « Qui s’excuse, s’accuse », « On ne peut jamais faire voir nos ressemblances à ceux qui n’observent que nos différences » « Tu peux traiter un chat de poisson, ça ne le fera pas nager »… Un nectar de polar ! Une analyse fine de notre société !

vendredi 12 août 2011

JAENADA, Philippe, La femme et l’ours, Grasset, 2011


(sortie prévue début septembre)

Jaenada ou l’art des parenthèses : d’abord dans le texte où l’auteur use et abuse des parenthèses et souvent même de doubles parenthèses ; ensuite dans l’intrigue mince entrecoupée de destins qui ont une relation ou une vague relation avec le récit et qui agissent comme des parenthèses dans un épisode de la vie de Bix Sabaniego, écrivain sans beaucoup de succès. Bix quitte femme et fils, un soir de dispute banale et tombe peu à peu dans une espèce de déchéance. Roman de la rentrée littéraire pas vraiment optimiste, aux personnages losers et alcolos qui ont le don de tomber (c’est le cas de le dire) dans des situations peu plausibles ; mais ce qui sauve néanmoins le lecteur de l’ennui, c’est le ton débonnaire du narrateur et le style un peu original de l’ensemble. Ni vraiment passionnant, ni vraiment lassant , c’est juste un roman qui se laisse lire !

mercredi 10 août 2011

DE VILNO, Pierre, Elvire et Jeremy, Héloïse d’Ormesson, 2011

(à paraître le 18 août 2011)

Elvire aime plutôt les femmes ; Jeremy, c’est plutôt les hommes. Elle est étudiante en 3ème cycle en Droit, lui est thésard et prof dans la même fac. Ils n’ont rien en commun, mais Eros est-il passé par là ou la passion l’emporte-t-elle sur la raison ? Entre Elvire et Jeremy, c’est la fusion tantôt passionnelle et tantôt destructrice : ils se retrouvent, ils se quittent, hésitants à former un couple traditionnel et routinier ou à retourner à leurs liaisons furtives gays. Les scènes érotiques annoncées par la 4ème sont rares et très pudiques. Tout le plaisir réside dans l’écriture fine et recherchée qui exprime sentiments, émotions, questions sur l’amour libéré des « deux mille huitards ». Agréable à lire.

dimanche 7 août 2011

VINAU, Thomas, Nos cheveux blanchiront avec nos yeux, Alma éditeur, 2011


A paraître le 18 août 2011
C’est un premier et court roman (une centaine de pages) de l’auteur poète Thomas Vinau. Le récit comporte deux parties : « Le dehors du dedans » et « Le dedans du dehors ». Si la première partie est une espèce de « road trip (script ?) » romanesque cadencé par de courts paragraphes titrés, aux phrases courtes scandées, et qui répond au « Quand on aime, il faut partir » de Blaise Cendrars ; la seconde tient plus du journal intime aux phrases plus douces et murmurées qui, elles, répondent à « Quand on aime, il faut rester ». Si j’ai beaucoup aimé la 1ère partie, j’ai manqué m’assoupir lors de la seconde. J’ai par contre bien aimé l’autoportrait de l’auteur quand il dit : « Ecrire, c’est se taire (Yourcenar) […] Ne pas avoir peur de se taire. Ne pas redouter le silence. Dans des grands gestes de mots et de phrases. Ne pas rajouter du bruit au bruit. Ecrire dans la lucidité d’un murmure. ». Finalement, ce roman a été un entracte plaisant parmi les briques de la rentrée littéraire.

mercredi 3 août 2011

COLLINS, Suzanne, La révolte, Hunger Games 3, Pocket Jeunesse, 2011

(Voir fiches précédentes ou http://leoalu.blogspot.com)
Le district 12 n’existe plus : il a été rasé ou presque. Les survivants se sont retranchés dans le district 13 qui n’existe plus que sous terre, dans un labyrinthe d’étages, de couloirs, de salles, de locaux, de chambres … où la vie est extrêmement bien organisée. Katniss, la rebelle, le geai moqueur, accepte d’être le symbole de la révolte des districts contre le Capitole et le président Snow. Si Katniss parvient à rallier les autres districts et si la rébellion réussit, peut-être pourront-ils installer alors une république démocratique à l’ancienne. Ce troisième volet ne ternit en rien le plaisir du lecteur des deux premiers tomes. Katniss, l’héroïne, est plus mûre, plus réfléchie, plus adulte et le récit est dans la même veine que les précédents. On reste attaché à son style, à son esprit et à son genre mi-SF, mi-fantasy. J’ai vraiment passé un très bon moment fictionnel.

lundi 1 août 2011

SHEVCHENKO, Anna K., Héritage, First Editions, 2011



(A paraître le 13 octobre 2011)
Héritage” est le premier roman traduit de l’anglais d’une auteure ukrainienne.
Taras Pétrenko travaille aux archives staliniennes des services secrets moscovites. Il découvre le dossier d’une enquête ouverte en 1748 auquel il manque les trois derniers feuillets. Taras mettra toute son énergie à les retrouver pour éviter un bouleversement politique et financier en Europe de l’est.
Kate, qui travaille pour un cabinet d’avocats à Londres, fait la connaissance d’Andreï, ukrainien de Lvov, qui dit posséder trois feuillets qui concernent le dépôt du trésor cosaque de l’Hetman Poloubokto dans les coffres de la banque d’Angleterre. Les conditions légales à respecter et les clauses du testament sont nombreuses. Qui pourra toucher ce fabuleux pactole… s’il existe vraiment ? Un héritier, descendant de Pavlo Poloubokto, l’état ukrainien… ? De plus, une malédiction semble s’abattre sur tous ceux qui partent à la recherche de ce testament.
Les nombreux chapitres courts et les va-et-vient dans le temps et l’espace rendent ce roman brillamment construit réellement palpitant.