vendredi 31 mars 2017

Le marchand de premières phrases, Matéi VIŞNIEC, Anne Chambon/Actes Sud, 2016, 357 p.



C’est un exercice difficile que de rédiger une critique de ce roman dit kaléidoscopique fait de divagations littéraires, politiques, philosophiques, poétiques, érudites, oniriques, touristiques, futuristes, écologiques, épistolaires, réalistes, surréalistes, sensuelles… : un roman « vrac » où tous les styles et genres se mêlent parmi les 73 éclats de récits ; une alchimie de mots sans vraiment de « fil rouge » et donc fragmentaire qu’on pourrait néanmoins classer dans le roman « post-moderne ». Et non, je n’écoute pas Vivaldi au petit-déjeuner et je n’ai pas vraiment été « habité » même s’il m’a été difficile de décrocher. Original et novateur sans doute, peut-être un « chef-d’œuvre » méconnu qui restera inaperçu mais pas un prix Nobel roumain de littérature au désespoir de Vişniec ! Dubitatif ! même si je porterai dorénavant mon attention sur les « premières phrases » et autres prologue, teaser, trailer, lead, flash, chapô… de mes lectures !

Le moine et le singe-roi, Olivier BARDE-CABUÇON, Actes Sud/noirs, 2017, 330 p.



Sixième enquête du Commissaire aux morts étranges. Après les « Humeurs noires à Venise », et un petit séjour en Savoie, nous revoilà à Paris, à Versailles plus précisément où demeurent Louis le quinzième et la Pompadour (Jeanne Poisson). Il y a meurtre dans les jardins du Roy aux détours du labyrinthe : une jeune femme y est retrouvée étripée et le cœur sur la main. Une enquête toute trouvée pour le chevalier de Volnay et son père Guillaume, le moine hérétique. Roman pseudo historique dans le genre cape et d’épée où les justiciers n’ont de code que celui de l’honneur : droiture du chevalier et sagacité du moine. Quant à l’écriture respectueuse de l’esprit de l’époque, elle est rédigée dans une langue sans emphase, ciselée, onctueuse et croustillante, aux réparties fines, au ton parfois profond et tantôt léger, frivole, sensuel et libertin. « Je ne me trompe que lorsque je pense que j’ai tort ! » Encore une fois un régal pour le fidèle lecteur que je suis. A dévorer lentement !

jeudi 23 mars 2017

La veuve, Fiona BARTON, Fleuve noir, 2017, 410 p.



Bella, petite fille de 2 ans, disparaît du jardin de Dawn, sa mère, occupée à préparer le repas. Bob Sparker est chargé de l’enquête mais celle-ci piétine, faute d’indices, jusqu’au jour où Glen Taylor, chauffeur livreur, qui conduit une camionnette bleue, est soupçonné d’enlèvement, arrêté et puis acquitté faute de preuve. La vie qui semblait bien rangée de la famille Taylor ne sera plus la même, harcelée tant par la police que par les médias. Glen, assassin toujours présumé, meurt dans un accident, fauché par un bus en emportant avec lui son secret. Sa veuve est toujours considérée par tous comme l’épouse d’un assassin. Qui saura le fin mot de l’histoire ? Kate la journaliste ou Bob le policier. Seule, la veuve sait. Un polar psychologique à l’empreinte toute féminine.