Kannjawou, c’est LA fête, mais c’est aussi un bar
réservé aux notables de la ville et aux « représentants gouvernementaux »
qui s’y retrouvent pour s’encanailler le mercredi soir, là où travaille Sophonie,
une du club des « cinq ». Ce sont 5 jeunes gens qui rêvent d’avenir
dans un misérable quartier, rue de l’Enterrement, proche du grand cimetière. 5
jeunes au caractère différent : Sophonie et sa sœur Joëlle ; Wodné,
le rebelle, amoureux de Joëlle et les deux frères : Popol et le narrateur.
Nous sommes sous l’occupation militaro-humanitaire américaine et celle des ONG
planétaires (avant Papa Doc !) Les bas et les hauts quartiers ne se
mélangent pas. C’est une espèce de tragédie, une fresque sociale où l’atmosphère
fataliste et pessimiste est retranscrite par le narrateur : « Il faut consigner les choses du temps
qui passe. Un jour, tu ne seras plus là. Le présent deviendra passé. Et il
mourra si personne ne note quelque part ce qui fut et ce qui ne fut pas »
dixit man Jeanne. « Quand tu ne sais
comment tu vas finir le jour, il n’y a dans ta vie ni hier ni demain, ni rêve
ni mémoire. » Mais, en fait, qu’est-ce qu’être ? Très belle écriture
qui accapare le lecteur !
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