vendredi 28 mars 2014

L’éveil de mademoiselle Prim, Natalia SAMARTIN FENOLLERA, Grasset, 2013, 349 p.



          
Mademoiselle Prudence Prim, bardée de diplômes, répond à une petite annonce recherchant une bibliothécaire sans diplômes pour s’occuper de la bibliothèque privée d’un gentleman. Prudence rencontre ainsi « l’homme du fauteuil », érudit qui a les idées bien arrêtées sur l’éducation des enfants : arts, littérature, latin et grec, les classiques et leçons philosophiques… Elle accepte la place et est engagée pour ranger, trier, répertorier, dépoussiérer la bibliothèque. Mais le village de Saint-Irénée d’Arnois serait-il une florissante colonie d’exilés du monde moderne à la recherche d’une vie saine et rurale hors de la confusion et de l’agitation : une espèce d’autarcie à l’économie simple, traditionnelle et familiale ? C’est un récit adorable, délicieusement sentimental, féminin et féministe, tout en nuances, en délicatesses et en couleurs pastels ; une espèce de conte philosophique régénérant construit sur l’amabilité, les bonnes manières, la tolérance et la fermeté, dans une atmosphère « vieille France ». Bonheur de lire !

Expo 58, Jonathan COE, Gallimard, 2013, 326 p.




Thomas Foley, 32 ans, jeune père de famille, accepte la proposition du Ministère de l’information de Londres de partir six mois à Bruxelles afin de superviser la construction du pavillon britannique et de veiller à la bonne tenue du pub anglais « Le Britannia ». Thomas vivra alors une expérience aux rebondissements multiples. C’est une espèce de parodie de roman d’espionnage d’une part, et d’aventures sentimentales d’autre part, qui dépeignent l’esprit de toute une époque et qui nous plongent dans l’ambiance des années 50 au goût des Salt’n Shake, les fameux paquets de chips Smith avec leur petit sachet bleu de 0,6g de sel. Est-ce parce que j’ai visité l’Expo 58 à l’âge de 5 ans et parce que j’en ai gardé quelques souvenirs amplifiés par les « disquettes » du ViewMaster que je suis rentré totalement dans ce récit ? Qu’importe, j’ai vraiment beaucoup aimé !

lundi 17 mars 2014

Zone B, Marie HERMANSON, Actes Sud/Noirs, 2014, 389 p.



Max et Daniel sont jumeaux mais aux personnalités différentes et même opposées. Séparés volontairement dès leur enfance, ils vont avoir des destins qui vont les éloigner plus encore jusqu’au jour où Max invite Daniel à Himmelstal (déjà le nom !) dans la maison de repos pour gens fortunés, suite à un burn out. Max propose à Daniel de se substituer à lui pendant quelques jours, le temps de régler certaines affaires d’argent urgentes… mais Max ne revient pas et Daniel découvre que la « maison de repos » au fin fond des Alpes suisses n’est pas de tout repos et à Himmelstal, personne n’est celui qu’il prétend être. Manichéisme, le bon et le méchant, gémellité et substitution : comment prouver que l’on n’est pas l’autre ! « L’homme est un loup pour l’homme » surtout si on est un agneau ! Très bon polar noir où le suspens est adroitement distillé à petites doses.

vendredi 7 mars 2014

Dossier 64, Jussi ADLER OLSEN, Albin Michel, 2014, 604 p.



          
Une fois n’est pas coutume, je reprends une partie de la 4ème parce que bien rédigée : « Copenhague. Une brutale agression dans les quartiers chauds de Vesterbro incite Rose à rouvrir un cold case sur la disparition inexpliquée d’une prostituée. Cédant à ses pressions, le Département V, dirigé par l’inspecteur Mørck, exhume une macabre affaire datant des années 50, dont les ravages révèlent le visage d’une société danoise loin d’être exemplaire… » Après « Miséricorde », « Profanation » et « Délivrance », on retrouve le trio Mørck, Rose et Hassad pour une nouvelle enquête. L’intrigue nous plonge dans l’organisation d’un parti politique d’extrême droite prônant la xénophobie et l’eugénisme. Personnages attachants, suspens palpitant, tempo presto avec des touches d’humour décapant dans les réparties avec une « chute » qui vous estourbit. « Le dromadaire ne trempe pas ses orteils dans l’eau qu’il va boire ! » (Hassad) et une petite leçon sur l’utilisation des toilettes à l’attention des hommes, par Rose. Ça vous dit une tasse de thé à la jusquiame noire ? Un vrai régal, du grand art ! Un bonheur de polar/thriller comme je les aime !