samedi 26 octobre 2013

La confrérie des moines volants, Metin Arditi, Grasset, 2013, 346 p.



                 
1ère partie : 1937, Russie, l’ermite Nikodime Kirilenko du monastère de Saint-Eustache est rejoint par 11 autres moines qui ont échappé aux massacres des religieux. Les 12 forment alors « La confrérie des moines volants » qui fait vœu de voler les œuvres et objets d’art des églises et monastères abandonnés pour les sauver de la destruction.
2ème partie : 2000, Mathias Marceau, photographe parisien, découvre dans un secrétaire dont il a hérité de son père, un curieux carnet, celui de Nikodime. Il va tout faire pour retrouver les œuvres cachées par Nikodime. Si la 1ère partie m’a semblé longue et trop religieuse, j’ai trouvé la seconde palpitante. Très agréable à lire !

Le jardin de l’aveugle, Nadeem ASLAM, Seuil, 2013, 409 p.



           
Pakistan, près de la frontière afghane, peu après l’attentat terroriste des Towers du 11 septembre. Les américains et les Occidentaux ont envoyé leurs troupes pour éliminer les talibans et les fanatiques islamiques. Rohan, fondateur d’une école et ex professeur chassé par les islamistes, vit avec sa famille dans le souvenir de son épouse au milieu du jardin qu’elle a créé. C’est tantôt un récit profond, émouvant, plein de sagesse et d’humanité et tantôt un récit qui décrit les horreurs d’une guerre inhumaine mais cruel de vérité. Des personnages bousculés par le destin, une atmosphère pleine de couleurs et de senteurs, d’amour et de haine font que l’on ne peut se détacher de ce roman émouvant. Même si l’auteur précise que c’est une oeuvre de fiction, elle semble toutefois bien proche de la réalité. Très beau récit.

samedi 19 octobre 2013

"Eldorado", Laurant GAUDE, Actes Sud, 2006, 238 p.

Petit travail pour une étudiante, mais une lecture qui tombait en pleine actualité : le drame de "Lampedusa" et ses migrants clandestins qui quittent tout pour trouver l'Eldorado européen. D'un côté, le commandant arraisonne les navires de ces migrants et tente de les sauver des naufrages et de l'autre Soleiman le Soudanais, qui tente d'aborder en Europe. Mais,  le commandant quitte tout pour trouver son Eldorado à contre-courant tandis que Soleiman traverse Libye, Tunisie, Algérie, Maroc pour arriver à Ceuta. Récits croisés qui les feront se rencontrer.Tragédie tellement actuelle qu'elle interpelle enfin la Communauté européenne et aussi les lecteurs.

Le rire du grand blessé, Cécile COULON, Viviane Hamy, 2013, 132 p.



               
 Dans un cadre spatio-temporel indéfini mais dans un état totalitaire, des jeunes adultes ruraux postulent un emploi comme « agents » au « Service National ». C’est le cas de 1075 qui, après tests et épreuves physiques, est admis. Son rôle : contenir la foule rugissante et en délire lors des grandes manifestations de lecture publique ; sa 1ère obligation : rester analphabète. Durant une de ces manifestations, l’agent d’élite 1075 voit son mollet déchiqueté par un molosse gardien. Sa vie et son destin vont changer : ce sera l’hôpital et l’ennui jusqu’au jour où… D’un autre côté, il éveille la curiosité de la fameuse doctoresse Lucie Nox, une instigatrice du plan. 1075 est pour elle une énigme. Fable, allégorie, conte moderne ? Bizarre , étrange ! J’ai aimé l’écriture mais l’histoire ne m’a pas fait vibrer tout comme son personnage ne l’est pas d’ailleurs durant ses lectures clandestines. Je reste dubitatif ! « Plus la médaille brille, plus son revers est sombre ! »

mardi 15 octobre 2013

La maison des chagrins, Víctor DEL ÁRBOL, Actes Sud/Noirs, 2013, 476 p.



        
Et le ciel cria vengeance… pour étancher le chagrin de chacun. Dans ce chassé-croisé de destins, telle une vendetta corse ou la loi juive du talion, les uns et les autres se cherchent, s’épient, se trouvent et s’assassinent. Chacun des personnages étale ses états d’âme, ses ressentiments et sa soif de vengeance. « A quoi sert la douleur, si on ne peut la partager avec celui qui te l’inflige ? Je ne suis pas là pour pardonner, Eduardo. J’ai besoin de comprendre, et j’ai besoin de haïr. (Gloria) ». « Nous te pouvons pas tolérer que chacun se fasse justice dans son coin, par ses propres moyens. Cela sèmerait le chaos et la machine tout entière n’aurait plus besoin d’être. (Martina) »  Mais, chacun n’est pas toujours ce que l’on croit et le chaos fut ! Ni polar, ni thriller, juste un roman très noir et malgré quelques longueurs, je l’ai trouvé très interpellant. Un très bon moment à passer !

mardi 1 octobre 2013

Manuel de survie à l’usage des incapables, Thomas GUNZIG, Au Diable Vauvert, 2013, 408 p.



     
Un ou deux chapitres qui me semblent inutiles avant d’être plongé dans le destin de Jean-Jean, employé sécurité pour une grande surface dont le DRH veut filer un C4 à une caissière trop lente malgré ses 20 années de service et ça va tourner à la catastrophe. C’est aussi les agissements de 4 frères loubards/loups : blanc, gris, brun et noir ; une fratrie sans scrupules qui réussit l’attaque d’un fourgon blindé. A travers le récit, l’auteur parle de mercantilisation, de marketing, d’exploitation des travailleurs considérés comme du matériel humain.
Les loubards/loups sont des OGN humains à l’ADN de loups qui agissent en meute de prédateurs. Mais, il y a aussi Marianne, l’épouse de Jean-Jean, dopée dès sa naissance au mamba vert et Blanche de Castille, la responsable sécurité, une loutre qui aime jouer. L’ensemble offre un univers fantaisiste, décalé, caricatural d’une société qui est une jungle moderne et futuriste sans toutefois s’éloigner de la réalité. C’est original, c’est plaisant, c’est récréatif.