vendredi 27 septembre 2013

Rentrée littéraire 13


Confiteor, Jaume CABRÉ, Actes Sud, 2013, 772 p.



         
Triste d’avoir dû tourner la 772ème et dernière page de ce roman orignal et ambitieux dans lequel Cabré nous fait partager le destin d’Adria Ardèvol, de sa famille dans laquelle « naître avait été une erreur impardonnable », de son ami Berna, des autres… et de l’incomparable Storioni, le violon Vial, qui servira de fil conducteur au récit. L’auteur utilise tous les artifices littéraires pour embrouiller le lecteur : narration chaotique (et cahoteuse), digressions impromptues, coqs à l’âne inattendus, récit discursif, puzzle spatio-temporel où histoires, personnages, thèmes s’entremêlent sans transition dans un même paragraphe avec des dialogues intercalés et décalés qui font que l’on se perd souvent sans jamais vraiment s’égarer longtemps. L’écriture est déroutante, perturbante, déconcertante ; les personnages attachants ; le rythme soutenu ; les émotions, les sentiments pleinement ressentis… Un vrai et surprenant bonheur de lecteur !

lundi 23 septembre 2013

La grâce des brigands, Véronique OVALDE, Ed. de l'Olivier, 2013, 284 p.

Je voulais lire le roman d'Ovaldé, très souvent cité dans les listes des prix littéraires. J'ai frappé à la porte plusieurs fois, j'ai sonné avec insistance mais la porte ne s'est jamais ouverte et je n'ai pas pu entrer dans cet univers trop féminin pour moi. Désolé pour ceux qui ont trouvé la clef et qui ont pu y prendre plaisir!

samedi 14 septembre 2013

Parabole du failli, Lyonel TROUILLOT, Actes Sud, 2013, 182 p.



       
Cric-Crac ! et le conteur raconte ! Pedro est mort. Pedro s’est suicidé. Alors l’ami de Jacques Pedro Lavelanette, le narrateur, raconte qui était Pedro : le montreur de mots, Quichotte et le baladin des quatre chemins, le théâtreux, le poète et l’artiste maudit, le passeur de phrases, l’homme insaisissable qui partageait un deux pièces avec le narrateur et l’Estropié, ses deux compères de condition modeste. Après le grand plongeon de Pedro, le conservateur du musée, un vieil homme à la voix mielleuse, a ouvert le bal des éloges car « la mort a cette vertu de sanctifier les gens : martyr, héros, génie… C’est fou comme les cadavres inspirent le dithyrambe ! » Un récit empli de poésie : c’est beau, c’est fort, c’est profond !

jeudi 12 septembre 2013

Le jeu, Niveau 1, Anders de la MOTTE, Fleuve noir, 2013, 431 p.



             Thriller suédois.
Tu es dans le train et tu découvres un mobile oublié, abandonné ( ?) sur la banquette d’à côté. Tu le prends et un message s’affiche : « Tu veux jouer ? », « oui ? », « non ? » et le message se répète jusqu’au moment où, intrigué, tu cliques sur « oui ! » et c’est parti pour des épreuves pas vraiment innocentes mais qui te rapportent des points et de l’argent : addiction au jeu qui enfle ton égo. Et vous, voulez-vous entrer dans le jeu ? Attention, vous êtes filmés ! Thriller original, très bien ficelé et palpitant ! (« Niveau 2 » à paraître le 13/11/13)

dimanche 8 septembre 2013

La 5è vague, Rick YANCEY, Collection R, Robert Laffont, 2013, 595 p.



                  Science-fiction. ! 1er d'une trilogie

Après la 4ème vague, il ne reste plus sur terre que 10% de la population mondiale. Mais qui sont les Autres et pourquoi veulent-ils éradiquer les derniers terriens infectés ou pas ? Quand la 5ème vague va-t-elle déferler ? Cette jeune collection R, éditée par Laffont, vise un public de grands ados (l’éditeur préfère « jeunes adultes ») et particulièrement un public plutôt féminin dans la « vague » des « Twilight », « Hunger Games », vampires, héroïc, fantasy et cie. Intéressant !

mercredi 4 septembre 2013

Aime la guerre, Paulina DALMAYER, Fayard , 2013, 590 p.



La narratrice, Hanna Dalmayer (comme l’auteure), est une journaliste/reporter polonaise (comme l’auteure) qui écrit des articles sur la situation actuelle en Afghanistan. C’est un regard sans concession sur la guerre ou plutôt sur l’après guerre quand les Etats-Unis, la France et les autres tentent de consolider le régime démocratique de Karzai contre le retour des Talibans. Elle fréquente Robert, le mercenaire et Bastien, le barbouze, et ne parviendra jamais à se détacher ni de l’un ni de l’autre. (A propos, ne dites plus « mercenaire » mais « agent d’une société militaire privée » ou « contractor »). Le récit, c’est la vision d’Hanna et ses réflexions très profondes et personnelles sur la présence des forces armées, les mercenaires, les résidents étrangers, les Afghans, la condition des femmes, la politique, la culture, les relations humaines… « Oui, j’aurais adoré détester cette guerre, pourtant je l’aime tout autant que je la déteste. » (Hanna). Malgré ses presque 600 pages denses, ce roman/reportage est particulièrement captivant et passionnant.