jeudi 30 mai 2013

Ils vivent la nuit, Dennis LEHANE, Rivages / Thriller, 2013, 526 p.



          
Si tu vis le jour, alors tu respectes les règles de la société des gens bien-pensants ; mais si tu as décidé de vivre la nuit, alors la seule règle à respecter est de survivre ! Dans la lignée de « Un pays à l’aube », Lehane nous plonge dans l’Amérique des années 1926-1935, celle de la prohibition et du gangstérisme à travers le personnage de Joe Coughlin, petite frappe de Boston qui deviendra un des seigneurs du rhum en Floride pour le compte des mafiosi du nord. Cette espèce de « Parrain » à la sauce Lehane est un roman viril où résonnent colts et thompsons et où le seul but dans la vie est le profit envers et contre tout ! Pas très moral mais l’argent sale peut aussi servir à faire le bien. Ça bouge et c’est un très bon moment à passer !

lundi 27 mai 2013

Brunetti et le mauvais augure, Donna LEON, Calmann-Lévy, 2013, 286 p.



            Policier Vénitien.
Après une « parenthèse » un peu décevante, Donna Leone nous revient avec son commissaire Brunetti, typique et atypique à la fois, et les personnages auxquels on est depuis longtemps familier. Double enquête pour le commissaire : une personnelle pour son adjoint Vianello qui s’inquiète pour sa vieille tante préférée, obsédée par les horoscopes et l’autre, menée pour son ami Brusca, suite à ses soupçons de corruption dans le monde judiciaire vénitien. C’est dans l’atmosphère poisseuse d’un été caniculaire que le commissaire va devoir évoluer en attendant des vacances méritées, dans l’air plus respirable du Haut-Adige. C’est un bon bouquin policier où Donna Leone et Brunetti sont égaux à eux-mêmes. Pas de surprise ! mais pas de déception non plus ! Tout simplement agréable !

samedi 25 mai 2013

A toi pour l’éternité, Daniel GLATTAUER, Grasset, 2013, 261 p.



                   Sentimental !
Judith, 33 ans, libre et indépendante, tient une petite entreprise de luminaires. Hannes est architecte, rénovateur et créateur de pharmacies, 43 ans, célibataire. Ils se rencontrent (comme par hasard) dans une épicerie : Hannes a écrasé « malencontreusement » le talon de Judith. Commence alors l’amour passion de lui pour elle : amour assidu, possessif, étouffant, harcelant, manipulateur, destructif, constricteur… « mais être aimée à la folie ne suffisait pas à éveiller des sentiments réciproques. » Amour passion donc mais pas du tout passionnant. J’ai survolé les cinquante dernières pages n’ayant pas/plus envie d’en connaître la « chute » ! Sentimental ou anti-sentimental, le roman touchera sans doute des lectrices ! Pas moi ! Ennui profond ! (On est loin de l’original « Quand souffle le vent du nord. »)

jeudi 23 mai 2013

Agent 6, Tom Rob SMITH, Belfond Noir, mai 2013, 518 p.



                 Suspens.
 - Janvier 1950, Moscou, place de la Loubianka, siège de la police secrète, Leo Demidov est un agent très performant du KGB de la Russie post-stalinienne. – Moscou 1965, Leo, ex-agent du KGB, voit partir Raïssa, son épouse, Elena et Zoïa, leurs deux filles adoptives accompagnant une délégation de chanteurs russes pour un concert pacifique à Manhattan. Nous sommes en pleine guerre froide. Raïssa ne reviendra pas ! – 1973, frontière finlandaise, Leo est arrêté dans sa tentative pour rejoindre les USA. – 1980, Kaboul, Léo est conseiller militaire et formateur de stagiaires pour la police secrète afghane. A travers ce récit, c’est le destin et la quête de vérité de Leo Demidov, personnage principal qu’on avait côtoyé dans « Enfant 44 (2010) » et dans « Kolyma (2011) ». Aussi palpitant que les deux premiers, « Agent 6 » n’est ni un polar, ni un roman d’espionnage même si KGB et CIA s’y confrontent, mais un excellent roman qu’on ne peut lâcher, tantôt dur et tantôt humain avec ses dilemmes angoissants. Smith récidive pour notre bonheur ! On en redemande !

dimanche 19 mai 2013

Les insurrections singulières, Jeanne Benameur, Actes Sud, 2011, 196 p.



Antoine, ouvrier spécialisé dans une usine sidérurgique française, fait sa crise de la quarantaine. Il ne sait plus qui il est, ce qu’il veut : « Je me suis pris pour le sauveur de la classe ouvrière pour les beaux yeux de Kalima. Elle se faisait du cinéma. Et moi je suis entré dans son film. J’ai fini par y croire, à mon rôle.» Avec ce roman, on fait arrêt sur image, on met sur pause et on regarde la mire : mise au point des blancs, des gris, des noirs, des couleurs et on recadre, on se recadre. On se pose et on réfléchit à ce qu’on a été, à ce qu’on est devenu et à ce qu’on sera. C’est un de ces romans qui ont le don de bouleverser vos façons de penser, vos idées toutes faites, vos préjugés, votre éducation, vos convictions… Benameur, c’est un style, c’est une écriture et c’est simplement du bonheur car chez elle, rien n’est superficiel, tout est profondeur empli d’optimisme. Bonjour la vie !