mercredi 31 octobre 2012

Les Apparences, Gillian FLYNN, Sonatine, 2012, 570 p.



      par l’auteur de « Les lieux sombres »

Les apparences sont toujours trompeuses ! Amy et Nick forment un couple apparemment parfait avec néanmoins quelques revers de fortune. Nick perd son job, Amy aussi et puis ils vont devoir s’occuper des parents de Nick vieillissant et malades dans le Missouri, eux qui sont habitués à la vie new-yorkaise. A la veille de fêter leur 5ème année de mariage, Amy disparaît dans des circonstances troublantes et dans ce cas-là, c’est toujours le mari qui est le premier suspect et tout devient progressivement… transparent ! Il faut vraiment être une femme pour écrire un tel scénario où la manipulation, la perversion et le machiavélisme créent un suspens insoutenable qui révèle un minable pathétique d’un côté et une garce cinglée sociopathe de l’autre … « plus gros est le mensonge, plus tout le monde le gobe ». Une intrigue extrêmement dense mais avec une chute trop banale : jusqu’au bout j’ai cru à un dernier rebondissement retentissant. L’auteure se serait-elle essoufflée ? Un très bon moment de lecture et un conseil … « méfiez-vous des femmes ! »

lundi 29 octobre 2012

Mapuche, Caryl FÉREY, Gallimard, série noire, 2012, 450 p.

Coup de coeur !


Les Mapuches ou « Peuples de la terre » sont les aborigènes qui vivaient dans les steppes herbeuses du centre du Chili et de l’Argentine et qui en ont été chassés par les gros propriétaires terriens. Jana est une Mapuche, sculptrice qui vit à Buenos-Aires. Luz, un travesti, est retrouvé mort noyé ; il tapinait sur les docks avec Paula, autre travesti disparu et seul ami de Jana. Ruben est avocat et enquête sur les enfants disparus adoptés par de riches argentins en mal d’enfants trente ans plus tôt. Les destins de Jana et de Ruben vont se retrouver mêlés et les conduiront sur la piste des tortionnaires de la dictature de Videla. Roman noir mat, brut et brutal au style acéré qui retrace un épisode sombre des dictateurs argentins, de leur répression implacable  et de leurs séides. L’auteur ne nous épargne rien des tortures et des violences. Dur, très dur, mais passionnant.

samedi 27 octobre 2012

Les Âges sombres, Karen MAITLAND, Sonatine, 2012, 670 p.



Année 1321, des Béguines de Bruges se sont installées dans la campagne de Norwich non loin d’Ulewic, petit village où les habitants ont les doigts palmés. Agatha, la fille du Seigneur, est rejetée par son père et se réfugie chez les sœurs Martha. Entre les sœurs et le village, rien ne va plus. Sous l’influence des Maîtres-Huants qui se réclament des dieux païens, les villageois vont s’acharner sur les sœurs et les  rendre responsables de tous leurs maux et malheurs. On navigue alors entre religion intolérante, vérolée et cupide ; le paganisme et la superstition. Je n’ai pu m’empêcher de comparer le roman de Maitland aux « Piliers de la terre » de Follet avec une griffe plus féminine. De rebondissements en rebondissements, on échoue sur une fin quelque peu abrupte. Un bon roman noir mais qui m’a parfois semblé long.

mercredi 10 octobre 2012

Avant la chute, Fabrice HUMBERT, Le Passage, 2012, 277 p.




Trois destins narrés en alternance : celui de la famille Mastillo, paysans colombiens dépossédés de leur terre et dont les deux filles ados vont tenter de migrer au Texas ; celui du sénateur mexicain Urribal, propriétaire terrien, dur, sec, qui va devoir louvoyer avec les cartels narcotiques mexicains et, enfin, Naadir, enfant beur des banlieues parisiennes en pleine tourmente. A travers ces trois destins, c’est la montée des périls, le basculement des sociétés : un roman/témoignage/reportage pessimiste avec, quand même un sursaut d’énergie de vie avec le petit Naadir. La langue de Humbert est recherchée et pointue, le verbe travaillé dans un style cadencé qui vous accroche. Si la chute est brutale, les récits sont captivants. Un vrai coup de cœur.                             

lundi 8 octobre 2012

Le musée du Dr Moses, Joyce Carol OATES, Philippe REY, 2012, 248 p.



              Nouvelles.

Dix nouvelles teintées de suspens, de mystère et de psychologie… Qui dit « nouvelles » dit récits courts et les plus courtes sont les meilleures ? D’aucuns comparent Oates à Poe ou à Hemingway, mais les nouvelles d’Oates ne sont pas, à mon avis,  aussi « extraordinaires » qu’annoncées. Pas de plaisir diabolique mais une lecture très agréable.