mardi 3 avril 2012

MIÉVILLE, China, The City & the City, Fleuve noir, 2011, 391 p.


                         Polar d’anticipation

« The City & the City » est d’abord un polar qui respecte les règles conventionnelles du genre : un cadavre, un policier, une enquête. La découverte du corps d’une jeune fille amène Tyado Borlù, inspecteur de la brigade des crimes extrêmes à mener une enquête d’autant plus difficile qu’elle doit se plier à des règles qui, elles, ne sont pas conventionnelles. Nous sommes en effet dans un futur proche et l’intrigue se déroule dans deux villes d’Europe de l’Est, Beszel et Ul Qoma, non pas accolées l’une à l’autre, non pas enclavées mais inextricablement imbriquées l’une dans l’autre avec des langues, des gouvernements, des devises, des coutumes… différentes. Pas question pour l’habitant de l’une et de l’autre d’échanger : chacun doit éviser (éviter de voir et de regarder), inouïr et insentir ce qui touche l’autre ville sous peine de « rompre » et de disparaître car La Rupture, espèce de puissance supranationale, veille, surveille et sévit. Le lecteur aura besoin d’un certain temps d’adaptation pour assimiler les lois de ce milieu proche mais tellement différent de notre réalité. C’est un roman noir dans une atmosphère qui se décline dans les tons gris et noirs et où la crainte de violer les règles est partout présente. Après un temps d’incompréhension, on entre totalement dans cette intrigue extrêmement bien ficelée. A découvrir !

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