jeudi 29 mars 2012

GRANGÉ, Jean-Christophe, Le passager, Albin Michel, 2011, 750 p.


                             Polar thriller

Un psychiatre, un cadavre humain à tête de taureau de combat, une capitaine de la crime qui va mener l’enquête tambour battant en poursuivant un suspect à travers le sud de la France – espèce de road movie solitaire – et puis Paris et La Rochelle. On tombe alors dans des cas qui relèvent de la psychiatrie : amnésie fugitive, syndrome du voyageur sans bagage, troubles de la personnalité et dans des meurtres rituels touchant à la mythologie grecque : le Minotaure, Icare, Ouranos, Orphée et Eurydice… Et puis, il y a cette 4ème de couverture qui résume parfaitement l’esprit du thriller : « Je suis l’ombre. Je suis la proie. Je suis le tueur. Je suis la cible. Pour m’en sortir, une seule option : fuir l’autre. Mais si l’autre est moi-même ? » Avec Grangé, on est sûr de ne pas s’ennuyer : l’action est partout présente sans laisser le lecteur respirer, pas de répit et une intrigue implacable qui ne permet jamais d’anticiper. Bref, 750 pages à bout de souffle !

samedi 24 mars 2012

DERRIERE, Auguste, Les fourmis n’aiment pas le Flamenco, Le Castor Astral, 2011



                        Humour

Sorte de petit ana où maximes, dictons, aphorismes, jeux de mots, affiches publicitaires et articles détournés, humour déjanté et surréaliste… vous feront sourire. A feuilleter quand on se sent maussade !
Un aperçu ?
* Un petit mystère s’appelle un ministère 
* La vieille partouze caucasienne s’appelle aussi « l’âgée orgie »
* En hiver, les durs de la feuille sont « oreillons surgelés »
* La religion, c’est aussi évident que Dieu et Dieu font quatre »
* Le roi de la brièveté est surnommé « Sire Concision »
* Ne dites pas « L’argent me dégoûte » mais « Le pèze m’écoeure »
* Un couillon qui est contre le préservatif est un « con d’homme »
* Mieux vaut un papa au rhum qu’un gâteux sec »
Et la dernière qui me semble d’actualité :
* Qui a un parachute doré se prépare à un atterrissage de fortune »
Bonne lecture !

jeudi 22 mars 2012

ADLER-OLSEN, Jussi, Miséricorde, Albin Michel, 2011, 489 p.


             Polar noir danois

« Miséricorde » est un récit en alternance, à deux voix.
La première est celle de Merete Lyyngaard, vice présidente du parti démocrate, qui est enlevée et séquestrée dans une espèce de container/caisson de compression-décompression. Cette voix va décrire la torture physique et morale qu’elle va subir de 2002 à 2007.
La seconde est celle d’un policier de la brigade criminelle, Carl Mørk, qui revient au commissariat après s’être remis d’une balle à la tempe. Mal accueilli par ses collègues à cause de son caractère exécrable, il sera relégué comme chef d’un nouveau service « le département V » chargé de récupérer d’anciennes enquêtes non élucidées et abandonnées. On lui adjoindra Hafez el Hassad, un homme à tout faire syrien qui n’est même pas policier. Les deux comparses vont rouvrir le dossier (bâclé) de Merete considérée comme morte noyée. Grâce à leur pugnacité et à leur perspicacité, ils vont découvrir de nouveaux indices et se lancer dans de nouvelles pistes. C’est un polar qui pose des regards sur la société et sur les relations des uns et des autres et c’est plus de la tension que du suspens que l’on ressent : on y entre progressivement et puis on s’y accroche vraiment. Très agréable à découvrir !

dimanche 18 mars 2012

MOSBY, Steve, Les fleurs de l’ombre, Sonatine, 2012, 352 p.


                    Thriller-noir

Christopher Dawson, écrivain, est obsédé par le roman « La fleur d’ombre » de son ami Robert Wiseman disparu mystérieusement. « Ce n’est pas l’histoire d’une petite fille qui disparaît mais celle d’une petite fille qui apparaît… » Christopher sera retrouvé la moitié du corps immergée au pied d’un viaduc. Suicide ? mais pourquoi ? Son fils Neil va tenter de retracer l’histoire des derniers jours de la vie de son père et il tombe sur le fameux roman. Quant à Hanna Price, inspecteur de police, elle recherche la vérité sur ses origines floues et sur son père. L’intrigue est une espèce de puzzle entre fiction et réalité, de mise en abyme avec une alternance de narrateurs. L’intrigue est tout à fait originale et le suspens est progressif. C’est un roman dans un roman et c’est comme si les personnages du roman avaient pris vie et venaient punir leur auteur mais les personnages n’avaient pas pris vie, ils étaient déjà vivants. Un bon moment de lecture.

mardi 13 mars 2012

LEMAITRE, Pierre, ALEX, Albin Michel, 2011, 392 p.


             Thriller-polar

Alex, 30 ans, infirmière intérimaire, célibataire, extrêmement jolie, est enlevée soudainement en pleine rue alors qu’elle rentrait chez elle à pied. Son agresseur la séquestre dans un entrepôt désaffecté et elle se retrouve piégée dans une cage en bois à 2m du sol. « Je veux te voir crever » lui dit-il. Et c’est alors toute l’histoire d’Alex ; avant, pendant et après. L’enquête qui va suivre est interpellante quant à la véritable personnalité d’Alex et aux procédés policiers (interrogatoires, manipulations). On va de découvertes en découvertes de plus en plus macabres. La conclusion finale est énoncée par le juge aux policiers : « Bah, la vérité, la vérité… Qui peut dire ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, commandant ! Pour nous, l’essentiel, ce n’est pas la vérité, c’est la justice, non ? »
Ambiance glaciale, intrigue implacable, personnages typés, suspens croissant et noirceur absolue à vous donner des frissons : pas moyen de lâcher le bouquin!
(A lire aussi du même auteur « Cadres noirs » chez Calmann-Levy, 2010)

samedi 10 mars 2012

CARRISI, Donato, Le tribunal des âmes, Calmann-Lévy, 2012 (452 p.)


Qui a lu et aimé « Le chuchoteur » sera ravi de découvrir ce second roman de Carrisi.
Après un « accident », Marcus est sorti amnésique de son coma. Il est pris en charge par Clemente, un prêtre de la confrérie des Pénitents, pour enquêter sur la disparition mystérieuse de Lara, une jeune universitaire. Sandra, photographe de la police criminelle à Milan, est veuve de David, mort dans un accident à Rome ; mais était-ce vraiment un accident ? Comment connaître la vérité si ce n’est qu’en enquêtant elle-même ? D’autres intrigues viennent alors s’imbriquer les unes aux autres en mêlant de nouveaux et nombreux personnages.
Le scénario est extrêmement bien construit, complexe, efficace, au suspens partout présent et il est difficile de quitter le livre pour d’autres tâches. Petit chef d’œuvre de thriller policier, psychologique et culturel… ! (et c’est un plaisir de retrouver la ville éternelle pour qui a passé plusieurs séjours à Rome.)

mardi 6 mars 2012

BARDE-CABUÇON, Olivier, Casanova et la femme sans visage, Actes sud, Actes noirs, 2012 (328 p.)


                   Polar historique

Paris 1757, une jeune fille est retrouvée morte « sans visage ». Le chevalier de Volnay, commissaire des morts étranges à Paris, se charge de l’enquête. C’est le chevalier Seingalt, alias Giacomo Girolamo Casanova, qui l’a découverte. S’ensuit alors la recherche d’une lettre compromettante pour certains subtilisée sur le corps de la jeune fille morte : Louis XV ; Jeanne Poisson, marquise de Pompadour ; le lieutenant de la police criminelle ; Casanova ; le comte de Saint-Germain ; Chiara d’Ancilla, une intrigante ; la confrérie du Serpent et celle des Dévots…
L’intrigue est originale, le style plaisant et les personnages historiques revisités dans l’atmosphère du Paris du XVIIIè où tout le monde surveille tout le monde et où le lecteur côtoie les grands comme les humbles.
(PS : un des narrateurs parle de fenêtres à guillotine mais le sieur Guillotin n’avait pas encore 10 ans à l’époque!)