lundi 31 décembre 2012

ATOM[KA], Franck THILLIEZ, Fleuve noir, 2012, 597 p.



               Thriller scientifique                ♥♥♥

C’est du Thilliez tout craché. Dans la même veine que « Le syndrome E » et de « Gataca », « Atom[ka] » est un thriller au suspens scientifique glacial, avec des chauds et froids. On retrouve, avec bonheur et empathie, le couple Franck Sharko et Lucie Henebelle qui enquêtent sur des victimes d’hypothermies et d’animations suspendues étranges. Mais, les démons du passé remontent à la surface tant pour Franck que pour Lucie. Sans dévoiler quoi que ce soit, on aura vite compris avec le titre que le lecteur va être plongé dans le nucléaire. Haletant comme à chaque fois qu’on ouvre un Thilliez, c’est donc un plaisir de lecture garanti avec une petite touche d’humanitaire qui fait peur. Si je vous dis cryogénisation ? Ça fait froid dans le dos, non ? Coup de cœur !

jeudi 27 décembre 2012

L’élan d’Elise, Xavier BONTEMPS, Les éditions namuroises, 2012, 115 p.



             Récit belge.                 ♥♥

Le « je » narrateur, tout comme l’auteur d’ailleurs, a quitté son job intéressant de cadre dirigeant pour se lancer dans la « Gestalt » et la formation en tant que « stimulateur ». « Je » est à la fois porté par Maud, son épouse, à qui il a juré, non pas fidélité, mais complicité, et par ses rencontres et relations féminines dont Elise. « Je » et Maude forment un couple atypique, anticonformiste et heureux où la jalousie n’a pas sa place. Présenté comme « récit d’une aventure », le roman est plutôt le récit d’une(de) relation(s) sentimentale(s) et amoureuse(s) où l’amour est un élan vers l’autre. « Le plus beau cadeau qu’une femme puisse offrir à un homme, ce n’est pas de l’aimer, c’est de se laisser aimer. » « L’amour ne rend pas libre. L’amour ouvre les portes. L’amour porte, emporte. Mais il ne rend pas libre. Il engage. » Les personnages sont à la fois distants et attachants ; le récit, lui, est touchant, léger et profond, troublant parce qu’il fait voir les choses de la vie autrement. 

PS ! Après une seconde lecture rapide, le "je" autobiographique m'est alors (ré)apparu comme un charmeur, séducteur, narcissique et manipulateur qui a ressenti le besoin de coucher par écrit son expérience de vie un peu comme une thérapie personnelle, lui le thérapeute franc et honnête. Il ressent une espèce d'échec dans sa présentation "Gestalt" sur son "élan d'Elise" qui semble lui avoir échappé. Elise = nothing ? 

Le dernier Lapon, Olivier TRUC, Métailié, 2012, 453 p.



             Policier.                       ♥♥♥

Très gros coup de cœur pour ce roman rare, original, palpitant, puissant et culturellement très intéressant. Vous connaissez la Laponie, vous ? Kelmet, le Lapon, le sami, et Nina, sa jeune coéquipière, font partie de la Police des rennes, chargée de régler les tensions et les querelles entre les éleveurs. Mattis, un berger éleveur, est retrouvé mort à quelques pas de son gumpi, les oreilles tranchées. Un tambour chaman est volé au centre culturel de Kataukeino. Kelmet et Nina sont chargés par la police locale de résoudre les deux affaires. Au-delà de l’enquête policière, c’est la découverte d’une région à cheval (à renne ?) sur la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie ; d’une civilisation ; d’une culture sami. Si les Lapons restent une « ethnie » protégée, leur existence précaire va s’opposer aux intérêts de tous ceux qui veulent s’approprier les richesses géologiques de cet immense territoire. Puissant !

jeudi 20 décembre 2012

Le message du pendu, Pieter ASPE, Albin Michel, 2012, 300 p.



             Polar belge.

Clap ! Silence ! On tourne la 11ème de Van In. Même scénar : 4 petits meurtres et puis s’en vont. Nous sommes toujours à Bruges avec des petits allers-retours à Blankenberge. Cette fois-ci, on tombe dans le contre-espionnage ! On reprend les mêmes ; on fume, on boit, on mange, on copule. Hannelore a toujours ses humeurs et Pieter résistera à la jolie fliquette aux seins menus et au joli petit cul. La prochaine fois on saura sans doute si Versavel a échappé au HIV ! Sans prétention et saine récréation.

Coup de pub, Pieter ASPE, Albin Michel, 2012, 300 p.



             Polar belge.

La 10ème enquête du commissaire Van In, le Maigret flamand en moins « constipé ». Le marié du jour, un publicitaire et riche héritier d’une grande entreprise de poissonnerie, est retrouvé assassiné dans sa chambre. Van In et Hannelore étaient de la réception et ça repart pour une enquête, non pas dans les bas fonds de Bruges mais toujours dans les hautes sphères, celles des politiques, des hommes d’affaires, des haut-placés où magouilles et corruptions sont monnaies courantes. Au-delà de l’enquête, il y a les anecdotes intimes du couple commissaire ours et jolie juge d’instruction. C’est du belge et on n’est jamais loin des situations un peu surréalistes. Aspe ne se prend pas la tête, il s’amuse à écrire de la série noire. Agréable récréation comme quand on regardait « Les Cordier, juge et flic » et « Julie Lescaut ».