mercredi 27 juillet 2011

QUINT, Michel, Les amants de Francfort, Ed. Héloïse d’Ormesson, 2011

(A paraître le 18 août 2011)
 
Pourquoi devoir attendre les 40 dernières pages d’un roman pour le trouver enfin intéressant ? Florent et Lena deviennent amants la nuit où un couple est assassiné dans une chambre voisine. On est à la Buchmesse (foire du livre) de Francfort et Florent vient y représenter sa petite édition française. De retour en France, Florent doit supporter Clémence, son ex-épouse, atteinte d’une tumeur au cerveau. Quant au lecteur, lui, doit supporter les longueurs, les états d’âme de Florent et de Clémence et les rétrospectives de la guerre et de l’après-guerre (extrême droite NDP et extrême gauche RAF Bande à Baader-Meinhof), mais la chute vient récompenser sa patience (son impatience ?) 
 

vendredi 22 juillet 2011

ARDITI, Metin, Le Turquetto, Actes Sud, 2011

 
(rentrée littéraire 2011, à paraître à la mi-août 2011)
« Il commença le portrait d’un jeune patricien, le bras gauche en appui sur un bloc de marbre rose, dans un laisser-aller qui lui donnait grande allure. Sa main gauche, vêtue d’un gant, en serrait un autre, très chiffonné, et Elie peindrait ses deux gants emmêlés avec tant de finesse qu’ils sembleraient surgir de la toile. (…) Il signa d’un T dans le coin inférieur droit »  T comme Turquetto ou T comme Le Titien à qui a été attribuée la toile « L’homme au gant » ? Elie Soriano est le petit rat juif qui est né un crayon, une plume, un calame, un charbon… dans la main. Il vit à Constantinople mais « l’artiste » est confronté aux religions tant juive que musulmane qui interdisent de reproduire le monde humain, animal et végétal. Il s’expatrie alors à Venise et il entre, grâce à son talent, dans l’atelier du Titien. Il ouvrira ensuite boutique et les commandes afflueront. Les problèmes vont alors surgir quand la société chrétienne découvrira que c’est un juif, certes converti, qui peint ces admirables œuvres religieuses et ces magnifiques madones à l’enfant. Inconcevable ! Arditi écrit comme Le Turquetto peint et c’est une succession de tableaux vivants confrontés au pouvoir et à la religion. Un très bel opus … captivant !

mardi 19 juillet 2011

LUNOIR, Caroline, La faute de goût, Actes Sud , 2011

( à paraître à la mi-août 2011 – rentrée littéraire premier roman)

Dans la famille de Mathilde, la narratrice, la demeure familiale du côté de Lyon est le lieu incontournable de la fin des vacances où ceux qui peuvent s’y retrouvent. Dans cette ambiance toute de retenue et de non dits, dans une mélodie douce et délassante, sans jugement ni condamnation, on entre dans l’intimité d’une famille bourge aux valeurs immuables, aux rites claniques, aux préjugés conventionnels où personne ne trahit le cérémonial des vacances. 113 petites pages et 17 tableaux dépeignent, dans une langue très agréable, cette atmosphère qui semble être d’un autre temps et pourtant tellement réelle. J’ai beaucoup aimé.

dimanche 17 juillet 2011

READ, Cornelia, L’enfant invisible, Actes Sud , 2011




New York 1990. Madeline Dare, réceptionniste, aide une soi-disant cousine, Kate, à débroussailler un vieux cimetière. Elle découvre le squelette d’un enfant de trois ans qui aurait été maltraité puisque sa cage thoracique a été défoncée. Une enquête est menée et Madeline est déterminée à suivre l’enquête de près . C’est un peu un tableau de la société américaine très superficielle des années 90 mais la vision un peu trop féminine du sujet m’a découragé à en poursuivre la lecture pas très passionnante pour moi.

vendredi 15 juillet 2011

BURKE, James Lee, La nuit la plus longue, Rivages/Thriller, 2011

 
2005, Katrina dévaste le sud de la Louisane et laisse une vision apocalyptique de la Nouvelle Orléans. En plus des milliers de noyés, de gens sans toit, de quartiers inondés, il faut compter sur les pillards, les snypers, les prédateurs, les ripoux, les exploiteurs, les petites frappes … qui profitent de la situation. Dave Robicheaux (16ème volume de la série) va devoir élucider le meurtre de deux délinquants noirs. Au-delà d’une enquête extrêmement bien menée dans un suspens haletant, Burke se fait sociologue, ethnologue, psychologue et nous offre un regard très réaliste sur la société américaine, celle du sud, empreinte d’un racisme endémique, à travers une enquête faite de réflexions profondes, d’interrogations et de dialogues aux réparties percutantes. Excellent roman plus social que polar qui m’a profondément interpellé. Réel coup de cœur qui m’a laissé à bout de souffle avec plein de questions ! Ca pourrait se passer près de chez vous !

mardi 12 juillet 2011

ASPE, Pieter, Le tableau volé, Albin Michel, 2011



Et c’est parti pour la 8ème enquête du commissaire Van In (lire les comptes-rendus des 7 premières sur http://leoalu.blogspot.com). On retrouve avec plaisir Pieter et Hannelore presqu’à la veille de l’exposition dédiée à « Guernica » de Picasso à Bruges. Un gardien de musée agressé et puis tué, le vol du « Jugement dernier » de Jérôme Bosch, la crainte d’un attentat de la part de l’ETA… et voilà le commissaire et la jeune et jolie juge sur les dents. Les verres de Duvel se succèdent toujours et Van In fume toujours autant. Comment fera-t-il quand la loi anti-tabac sera d’application ? Ah oui, Aspe est enfin passé aux euros ! Les polars sans prétention de Aspe ont le don de me récréer.

dimanche 10 juillet 2011

WALLENTIN, Jan, L’étoile de Strindberg, Fleuve noir, 2011



Erik Hall, plongeur suédois, découvre le cadavre bien conservé d’un homme au fond d’une vieille mine de cuivre inondée. Dans ses mains, il y a une croix ansée que le plongeur remonte à la surface. Hall insiste pour que Don Titelman, historien versé dans l’occultisme et la mythologie, voie cette croix mais celle-ci est recherchée par une étrange société secrète allemande prête à tout pour la récupérer. Le personnage de Titelman est une espèce d’anti-héros toxicomane auquel on ne s’identifie pas, ni aux autres personnages atypiques d’ailleurs. Ce roman n’est ni attachant, ni palpitant, avec ses longueurs qui n’apportent rien à l’intrigue et une fin qui n’a ni queue ni tête et qui échoue dans une chute surréaliste décevante. Le charme suédois n’a pas fonctionné cette fois-ci.

vendredi 8 juillet 2011

LEHANE, Dennis, Moonlight Mile, Rivages/Thriller, 2011




On avait presque perdu de vue le duo Patrick Kensie et Angela Gennaro. Ils nous reviennent : les deux comparses vivent ensemble, ont une petite fille de 4 ans, Gabriella. Tous deux ont abandonné leur agence de privés. Ange a repris des études et Patrick travaille de façon temporaire dans une société de surveillance. Autant dire que les factures impayées s’accumulent et que c’est la crise financière pour le couple, et avec ça, Patrick parvient une fois de plus à s’immiscer dans une enquête des plus foireuses (voir « Gone, Baby gone ») mais Patrick n’a qu’une parole et …C’est sans doute pas le meilleur de Lehanne  mais on rentre dans le social américain et le suspens est là. Promis, juré !